C’est face à l’église, dans l’ancienne épicerie du Silo à Argentat-sur-Dordogne, que Sophie Gaudréaux a installé sa cantine végétarienne en avril 2023. Avec sa devanture zébrée, sa terrasse sous tonnelle et ses meubles chinés, elle irradie cette placette du cœur de ville. Cette cuisinière autodidacte depuis 15 ans a d’abord commencé en Ardèche avec un food-truck.
“Dès le départ, j’avais pris l’habitude de travailler avec des produits bio en circuits courts”.
Son activité était déjà variée : entre traiteur événementiel et cuisine de rue. Avec la crise sanitaire en 2020, elle décide de s’installer dans un local. Après un passage dans un camping drômois, elle choisit finalement la Vallée de la Dordogne.“C’est le tout premier endroit où je suis partie en vacances, petite”, se souvient-elle.
Pourquoi végétarienne ? “J’ai eu envie d’ouvrir un lieu hors des sentiers battus pour des gens qui ne vont pas au restaurant parce qu’ils n’ont pas de propositions”. Ici, tout est fait maison. Il n’y a que du frais en circuit court. À l’ardoise : un menu unique entrée – plat – dessert à 16 euros. Comme à la cantine, le service se fait au comptoir : “Le client vient chercher son assiette, repose son assiette sale sur un plateau et vient se resservir”.La formule change chaque jour en fonction de son inspiration.
“Je m’épanouis dans la créativité et la spontanéité”.
En cuisine comme dans la vie, elle aime l’audace : trouver le petit coup de pep’s, faire découvrir de nouvelles saveurs. On trouve dans ses assiettes des préparations à base de légumes d’ici : tarte fine tomate-moutarde, curry de légumes ou gratin de chou-fleur au fromage, moelleux au chocolat. C’est une cuisine anti-gaspillage, et 0 déchet :
“Dans mon compost, il n’y a pas grand chose!”.
Même les meubles ici sont revalorisés.
La cantine a été pensée comme un véritable lieu de sociabilité. De grandes tables partagées invitent à l’échange. Son brunch du dimanche midi est LE rendez-vous convivial à ne pas manquer, avec son buffet et ses animations musicales.
C’était l’une de mes vocations : créer un lieu vecteur de lien, en associant le soin, la cuisine et la nutrition.
Un parcours logique pour cette ancienne aide-soignante en milieu hospitalier.
Sophie fait aussi vivre son lieu l’été au travers d’expositions d’artistes : sculptures en bois, peinture, photographie. Côté projets, elle a récemment organisé un festival dans le quartier historique d’Argentat, et aimerait se lancer dans la formation des cantines scolaires à la cuisine végétarienne.
Mais au fait : pourquoi “Drôle de zèbre” ?
C’était mon surnom quand j’étais plus jeune, peut-être parce que j’ai toujours fait les choses à contre-courant.
Dynamisme et originalité émanent en tout cas de cette cheffe accueillante, pour qui métier rime avec passion.