13 mars 1943… À Saint-Jean-Lespinasse, la tension est palpable. Des camions lourdement chargés approchent du château de Montal. À leur bord, des caisses en bois, beaucoup, dont une en particulier, petite, quelconque, portant la référence : MNLP n° 0…
Ce convoi bien mystérieux vient de vivre une véritable odyssée, commencée en 1939, à Paris, dans la cour du Musée du Louvre. Pourquoi un tel remue-ménage ? Tout simplement pour anticiper la prochaine déclaration de guerre, et mettre à l’abri tous les plus beaux chefs-d’œuvre du patrimoine mondial qui, devant l’avancée ennemie, ne peuvent plus prétendre reposer en paix au sein de leur prestigieux écrin parisien.
Ordre est donc donné d’évacuer ces inestimables trésors vers des cachettes sûres. Le château de Montal a l’immense privilège d’être choisi comme l’un des ultimes refuges, le plus reposant semble-t-il, puisque des dizaines d’œuvres majeures vont y rester tranquillement entreposées jusqu’en 1945, dont l’énigmatique MNLP n° 0, qui n’était autre que l’incomparable Joconde !
Cette incroyable histoire, Montal la savoure toujours avec beaucoup de fierté, mais aussi énormément d’humilité. Pourtant, grâce à sa discrétion, le château, couvert par tout le village, a permis d’éviter l’impensable. Et aujourd’hui encore, il cultive toujours cette noble qualité…