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FRANCE. LE LOT. CHATEAU DE MONTALFRANCE. LE LOT. CHATEAU DE MONTAL
©FRANCE. LE LOT. CHATEAU DE MONTAL|ERIC MARTIN

Château de Montal

Un bijou de discrétion en Vallée Dordogne

Le château de Montal est un château français, classé monument historique, situé sur la commune de Saint-Jean-Lespinasse, dans le département du Lot, en région Occitanie. Ancien « repaire » médiéval, transformé en château Renaissance, Montal a été superbement restauré, et présente des décors sculptés uniques.

S’il est un endroit, en Vallée de la Dordogne, où vous serez toujours bien accueilli, c’est assurément au château de Montal, dans le nord du Lot. Et ce n’est pas Mona Lisa qui vous affirmera le contraire !

Alors ne vous fiez surtout pas à la première impression, et poussez sans attendre les portes de cette attachante demeure, qui cache plusieurs visages…

Carte du Château De Montal

Une invitée de marque au Château de Montal

13 mars 1943… À Saint-Jean-Lespinasse, la tension est palpable. Des camions lourdement chargés approchent du château de Montal. À leur bord, des caisses en bois, beaucoup, dont une en particulier, petite, quelconque, portant la référence : MNLP n° 0…

Ce convoi bien mystérieux vient de vivre une véritable odyssée, commencée en 1939, à Paris, dans la cour du Musée du Louvre. Pourquoi un tel remue-ménage ? Tout simplement pour anticiper la prochaine déclaration de guerre, et mettre à l’abri tous les plus beaux chefs-d’œuvre du patrimoine mondial qui, devant l’avancée ennemie, ne peuvent plus prétendre reposer en paix au sein de leur prestigieux écrin parisien.

Ordre est donc donné d’évacuer ces inestimables trésors vers des cachettes sûres. Le château de Montal a l’immense privilège d’être choisi comme l’un des ultimes refuges, le plus reposant semble-t-il, puisque des dizaines d’œuvres majeures vont y rester tranquillement entreposées jusqu’en 1945, dont l’énigmatique MNLP n° 0, qui n’était autre que l’incomparable Joconde !

Cette incroyable histoire, Montal la savoure toujours avec beaucoup de fierté, mais aussi énormément d’humilité. Pourtant, grâce à sa discrétion, le château, couvert par tout le village, a permis d’éviter l’impensable. Et aujourd’hui encore, il cultive toujours cette noble qualité…

PRATIQUE

Château de Montal, 46400 Saint-Jean-Lespinasse
05 65 38 13 72 / www.chateau-montal.fr

HORAIRE D’OUVERTURE 2023

Du 1er septembre au 30 avril : 10h – 12h30 / 14h – 17h30
Fermé le mardi

Du 2 mai au 30 juin : 10h – 12h30 / 14h – 18h30

Du 1er juillet au 31 août : 10h – 12h30 / 14h – 18h30

Dernier accès dans le monument 45mn avant la fermeture

Fermeture annuelle 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre

TARIFS

Adulte : 8€ / -18 ans et -26 ans (ressortissants des pays de l’Union Européenne et résidents réguliers non-européens sur le territoire français) : Gratuit

Gratuit le premier dimanche du mois, de novembre à mars.

Tarif spécial
Billet jumelé Château de Montal / Château de Castelnau-Bretenoux : 12€

Une nouvelle salle d'exposition

Protéger les œuvres en temps de guerre ou comment sauver le sourire de la Joconde

Montal, lieu de haute sécurité

En mai 1943, quelques 1300 tableaux du Département des peintures du musée du Louvre, soigneusement emballés, arrivent au château. Les musées nationaux ont organisé l’évacuation des collections nationales de la capitale dès septembre 1939. Face à l’extension du conflit et aux risques de bombardements des zones urbaines, il faut trouver des lieux sûrs. Montal, propriété de l’État et déjà en partie équipé pour la lutte contre l’incendie, devient le refuge des peintures sous l’autorité du conservateur René Huyghe.

La chambre haute

Le château réquisitionné se transforme en musée délocalisé. Les bureaux de la conservation sont installés au deuxième étage et toutes les caisses des œuvres soigneusement rangées au rez-de-chaussée, pour être facilement évacuées si nécessaire. La chambre haute, pièce placée au-dessus de l’escalier d’honneur, est alors dévolue au logement de plusieurs gardiens auxiliaires, comme les combles des deux logis. Le choix d’aménager la « chambre haute » pour évoquer les souvenirs de la deuxième guerre est donc devenu une évidence.

80 ans plus tard…

Cet espace, ouvert pour la première fois au public, retrace l’épopée des collections nationales et le fonctionnement du musée du Louvre en exil. Grâce à de nombreux témoignages, la vie du dépôt de Montal et de quelques autres sites lotois vient illustrer une problématique importante dans la transmission du patrimoine : comment (bien) protéger les œuvres en temps de guerre.

Au bout du chemin...

Depuis Saint-Céré, la route n’est pas bien longue. En prenant la direction de Cahors, il suffit de suivre la rivière la Bave qui, à cet endroit, s’écoule en un étroit canal. Derrière vous, perché sur sa butte, le château des Tours-Saint-Laurent vous observe. Lui, c’est sûr, ne s’ingénie pas à se dérober, contrairement au château de Montal, dont on ne distingue même pas l’once d’une tour ! Pourtant, il est là, tout proche.

Très vite, un panneau vous invite à quitter l’axe principal. Vous progressez alors au milieu d’un décor naturel particulièrement soigné, parcouru de larges prairies, exceptionnellement verdoyantes, et divinement bien tondues ! Un vrai gazon anglais qu’on aimerait avoir dans son jardin !

Soudain, tout prend sens : des silhouettes s’essayant à maîtriser les bases d’un bon grip, d’autres déjà en plein swing… Le parcours 9 trous du golf de Montal s’offre à vous ! Une référence dans la région, idéal pour un green fee, avec pour cadre le massif des Césarines, la forteresse des Tours-Saint-Laurent qui, décidément, est de tous les panoramas, et, en cherchant bien, le château de Montal, qui daigne finalement laisser poindre quelques contours…

Mais pour que ce dernier se dévoile pleinement, vous allez devoir renoncer momentanément à pitcher et putter, pour continuer votre route jusqu’au parking ombragé, où vous attend un chemin champêtre…

L'empreinte émouvante de Jeanne de Balsac

Discret, le château de Montal l’est indiscutablement, perdu au milieu de ce paysage bucolique. Toutefois, ne vous avait-on pas dit que cette bâtisse était l’une des toutes premières du Quercy à s’être enthousiasmée pour le style Renaissance ? Or, il est évident que la massive tour ronde qui se dresse devant vous n’a rien à envier aux bonnes vieilles forteresses médiévales ! Quant à la façade avant, elle paraît bien austère…

Et si vous passiez de l’autre côté ? Là où se cache l’autre visage de Montal, le séduisant, celui que Jeanne de Balsac souhaita lui donner en 1519…

Une femme aux commandes d’un château ! Un fait très rare pour l’époque. Mais Jeanne était une noble dame de caractère qui, après avoir perdu son mari et son fils ainé, décida d’exprimer sa douleur de façon romanesque, en faisant bâtir, sur les bases moyenâgeuses de sa propriété, un « château de famille », où les vivants et les chers disparus pourraient cohabiter.

Mais attention, Montal n’est pas un château mélancolique ! Lumineux et raffiné, il vit…

Ainsi, côté pile, au niveau de la cour intérieure, les façades se parent d’un décor sculpté unique, où les bustes de Jeanne et des siens, incrustés dans la pierre, s’offrent aux regards.

Dans les appartements, les maîtres sculpteurs du XVIème siècle se sont aussi surpassés. Entre le majestueux escalier, sublimé par des contremarches admirablement ornées, et les cheminées monumentales infiniment travaillées, ils ont su être à la hauteur des plus belles réalisations du Val de Loire. Mais ils n’imaginaient sûrement pas qu’un jour, leurs œuvres pourraient servir d’autres desseins que celui de Montal…

Maurice Fenaille, le "sauveur" de Montal

La Révolution met un terme à la longue lignée des héritiers de Jeanne de Balsac. Le château est vendu, devient une auberge, et finit par être complètement pillé de ses meubles, boiseries, tapisseries, et même sculptures ! Les pierres sont descellées une à une. Les cheminées, les lucarnes magnifiquement ouvragées, la porte d’honneur, l’escalier, et même les portraits de famille de Jeanne sont emportés vers Paris, pour être sacrifiés aux enchères ! Montal se disperse, sans résistance…

L’homme providentiel se nomme Maurice Fenaille. Il est riche, amateur d’art, et surtout ému par le triste sort réservé à ce monument du patrimoine. Il le rachète, et accomplit un travail de restauration exceptionnel, aidé par son ami, le sculpteur Auguste Rodin, avant d’en faire don à l’État, pour définitivement le protéger.

À l’extérieur, Jeanne veille à nouveau sur son beau château, entourée des siens, profitant de la plaisante vue sur un exquis jardin à la française.

À l’intérieur, chaque décor a aussi repris sa place, jusqu’aux sublimes « brocatelles » qui donnent tant de chaleur aux pièces de vie.

Montal est aujourd’hui un petit bijou de Renaissance, teinté d’esprit début XXème siècle, où l’on ressent qu’il y fait bon vivre. D’ailleurs, il paraîtrait que certains visiteurs s’enquièrent de savoir si, par hasard, la demeure ne ferait pas chambre d’hôte ! L’idée est lancée…

Et dire que ce château n’a jamais été terminé ! Jeanne de Balsac l’avait en effet imaginé avec quatre ailes. Deux manquent encore. Mais après tout, c’est sûrement mieux ainsi. Plus grand, Montal n’aurait peut-être pas ce petit charme en plus…

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