Sonia Récoppe, conservatrice et garde à la Réserve Naturelle Régionale du Marais de Bonnefont, embraie le pas sur un terrain de 42 hectares qu’elle connaît par cœur. Le meilleur moment pour venir ici ? “Toutes les saisons présentent de l’intérêt”, assure-t-elle. Entre prairies, landes et zone humide à la confluence de 2 cours d’eau – les Baudines et la Gourgue – la réserve est un espace protégé et réglementé, membre d’un réseau de 355 sites en France. Autrefois utilisé par des activités agricoles, il est racheté par la communauté de communes à la fin des années 1990, qui oriente sa vocation vers un projet écologique. En 2011, déjà engagée auprès du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy pour le faire classer en réserve naturelle, elle valide le projet. Le site sera officiellement classé par la Région.
3 missions sont assurées par ses gestionnaires. D’une part, la protection de la biodiversité du site. D’autre part, sa gestion, en trouvant un compromis entre les activités de l’Homme, les animaux, les plantes, la terre et l’eau. Et enfin, la sensibilisation des publics à la richesse de ses milieux, en apportant différentes méthodes pédagogiques.
Nous organisons des visites guidées, en partenariat avec des acteurs locaux ou des associations.
Parmi les visiteurs, des individuels, des groupes comme les scolaires, les maisons de retraite ou des personnes en situation de handicap, à qui sont proposées des animations inclusives. Un sentier de 900 mètres adapté aux personnes à mobilité réduite est d’ailleurs en place depuis 2014. La découverte de la réserve peut aussi s’effectuer librement, avec des QR codes liés à des commentaires audio.
La réserve n’est pas une zone de loisirs, mais bien un espace fragile de découverte où des règles doivent être respectées : tenir son chien en laisse, rester sur les sentiers, ne pas jeter ses déchets par terre, rester discret…
Il est essentiel de bien regarder les pictogrammes indiqués à l’entrée du site.
À ce jour, plus de 2000 espèces ont été recensées, faune et flore confondues. Certaines inféodées aux milieux aquatiques et palustres telles que des amphibiens (triton, grenouille), plusieurs espèces de libellules et de demoiselles, des oiseaux selon les périodes. Toute l’année, on peut entendre le râle d’eau, un volatile caractéristique des roselières.
Sonia Récoppe travaille sur un important projet porté par la Réserve Naturelle de France : Natur’Adapt, relatif au changement climatique et à ses impacts.
Depuis de nombreuses années, nous constatons les conséquences du dérèglement sur les espèces présentes dans la réserve : baisse des niveaux d’eau, modification des périodes d’ensoleillement et de sècheresse, décalage des migrations saisonnières et des périodes de reproduction.
L’intérêt de ce projet est d’anticiper ces effets pour agir sur le futur, et ce, dès aujourd’hui.