L’itinérêve est une randonnée itinérante gérée par l’association La Dordogne de Villages en Barrages, qui compte une quinzaine de bénévoles actifs pour 150 adhérents. Annabelle Millot, l’unique salariée, est en charge de la coordination générale. Le sentier initialement déroulé sur 200 km rive droite, a été complété de nouveaux tronçons en 2023, permettant ainsi de former une grande boucle de 430 km de part et d’autre de la rivière.
Le topoguide prévoit une trentaine de jours pour réaliser la boucle. Pour chaque étape, un focus est proposé sur la faune et la flore, un travail éditorial réalisé en lien avec Alain Albinet, journaliste, et Jean-Michel Teulière, écointerprète. Des conseils sont prodigués par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) notamment, afin de sensibiliser les promeneurs au respect de l’environnement et minimiser leurs impacts. L’application mobile vient compléter ce livret avec des contenus sonores, comme le chant des oiseaux.
“Les gens qui viennent ici sont des habitués de la randonnée, un public généralement très respectueux de l’environnement” précise Annabelle.
Aujourd’hui, il y a encore peu de randonneurs sur ce sentier. Il permet une réelle déconnexion, un moment hors du temps, ajoute-t-elle.
Un éco-compteur est posé sur le sentier mais il est difficile d’avoir un chiffre précis de fréquentation. On estime qu’environ 400 randonneurs font le parcours intégral chaque année.
Le patrimoine vernaculaire est riche dans les gorges. Outre les barrages, on y observe des séchadours (séchoirs à châtaignes), des murets en pierres, des moulins, des églises et autres chapelles comme la Chapelle Notre-Dame-du-Roc, bâtie à flanc de roche, un lieu atypique et spot d’escalade à Servières-le-Château.
Malgré une liste fournie d’hébergements partenaires recensés tout le long du chemin, il peut parfois être difficile de se loger sur certaines étapes par manque d’offres. C’est pourquoi l’association s’est investie en installant un pod à Saint-Julien-Près-Bort, et une aire de refuge à Laval-sur-Luzège, construits avec des artisans et des matériaux locaux “Origine Corrèze”. Après l’ouverture de la rive gauche qui a nécessité des moyens importants (le projet est financé par les communes et les communautés de communes concernées, par EDF, par des subventions départementales, régionales, européennes, et des dons), trois nouveaux hébergements sont en projet à des endroits souffrant d’une pénurie d’offres.
De plus en plus de personnes, soucieuses de l’environnement, viennent en transports en commun, mais cela peut être un frein car le maillage est faible localement, voire inexistant. Néanmoins, nous travaillons avec un taxi partenaire, conclut-elle.