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©Vue sur la Dordogne|© Ben Carrera - clonecolor

Micro-aventure

La Dordogne : De l'eau à la bouche

Il existe un lieu féérique, à quelques encablures de la vibrante ville rose, parfait pour des immersions sauvages et propice au dépaysement. C’est donc dans ce petit coin sauvage, peuplé d’irréductibles lotois et corréziens, que « De bouffe et d’air frais » a embarqué 12 aventuriers pour une micro-aventure de 48h à la découverte de cette belle vallée !

Point culture : Vallée de la Dordogne

Le saviez-vous ?
  • La Dordogne tire son nom de la racine pré-celtique « dur- », signifiant « eaux tumultueuses, eaux imprévisibles ».
  • Depuis 2012, elle est classée Réserve mondiale de biosphère par l’UNESCO.
  • Chaque année, quelques centaines de saumons remontent la rivière sur plus de 380 kilomètres pour venir y pondre leurs œufs !

48 heures de micro-aventure en Vallée de la Dordogne !

Pour certains, la Vallée de la Dordogne est un territoire hétéroclite, marqué par l’histoire, qui s’étend entre le Lot et la Corrèze. Pour d’autres, la perception est plus simpliste, au milieu coule une rivière (ou un fleuve pour les plus avertis) et autour s’agitent nuciculteurs, éleveurs de canards et fromagers ! Mais, quoi qu’il en soit, la magie de ces terres ne laisse personne indifférent !

Le décor étant désormais planté, le programme s’annonce tout aussi excitant !

Entre balade paisible en canoë, découvertes de spécialités culinaires locales et partages, nos néo aventuriers se lancent à la rencontre d’habitants passionnants, qui vont leur narrer leur Dordogne à eux !

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La dordogne : De l'eau à la bouche

Jour 1 : Vayrac, mardi matin, 10h00

Nous sommes hors de sentiers battus, les ondes peinent à transpercer la végétation luxuriante des rives de la Dordogne. Au loin, les grues et hérons s’en donnent à cœur joie.

Les consignes de sécurité données, l’équipement du pagayeur enfilé, les embarcations sont mises à l’eau dans un silence de cathédrale.

Ce moment magique, comme si le temps s’était arrêté, nous transporte dans un univers qui présage une journée mémorable et dépaysante.

La rivière serpente dans des gorges profondes et boisées. Les plaines recouvertes de noyers s’enchaînent. Les îlots créés par les courants capricieux de la rivière pendant les crues apparaissent au détour d’une couasne. Aucune brise ne trouble l’onde qui reflète l’azur du ciel comme un miroir.

Bientôt, de majestueuses falaises surplombent ces gorges sauvages. Les canards errent paisiblement et admirent l’aisance avec laquelle certains binômes mènent leur barque. Nous laissons aller notre imagination en pensant aux prouesses des gabariers d’antan.

Puis, nous ouvrons les yeux et sommes éblouis par la beauté saisissante du château de Mirandol, perché sur son éperon rocheux. Suspendu entre ciel et terre, il domine fièrement le cirque.

Quelque part sur les berges de la Dordogne, vers midi

Au détour d’un bras mort, sur les hauteurs de la Dordogne, un puissant “À table” résonne comme une délivrance. Qui est-ce ? Que font-ils ? Pourquoi ?

L’appel de la faim nous fait quitter précipitamment nos embarcations pour aller rejoindre un jeune homme fier et une dame au sourire rieur. Alexandre et sa maman France nous accueillent comme à la maison. La table est dressée dans une nature sauvage où les frênes poussent frénétiquement au milieu des noyers. L’arrière-plan est digne d’un décor médiéval.

Soudain, au loin, un homme nu pied, avec un berger australien, béret sur le cap, s’invite à la fête. Ce personnage haut en couleurs est un enfant de la Dordogne. Il est né sur ses berges et l’aime profondément. Clément a plusieurs casquettes qu’il porte fièrement. Tantôt raconteur de pays, tantôt paysan passionné, tantôt guide conférencier, il est habité par les contes et les légendes de son territoire depuis toujours.

Il partagera notre table, notre après-midi, notre soirée et bien plus encore…

Les victuailles s’annoncent gargantuesques. France et Alexandre épluchent, mijotent et cuisinent des bon produits élaborés à partir de produits frais, issus de circuits courts.

Le jambon a été affiné 18 mois, le boudin fabriqué avec soin et toutes les saucisses sèches (brebis, cochons) sont passées entre les mains expertes de ces deux amoureux de gastronomie. Les terrines à la noix et au Rocamadour sortent tout droit de l’imagination d’Alexandre. Pour accompagner ce festin, une salade de saison donne du piment à cette magnifique table sur laquelle trônent bières locales et vin des côteaux de Glanes.

L’ambiance est joviale, le ton est rieur et tout le monde profite de cet instant suspendu dans ce cadre exceptionnel !

Après s’être délectés d’un plateau de fromage des fermes voisines, nos aventuriers se dirigent vers la Dordogne pour la seconde partie des hostilités.

Se laisser porter par le courant jusqu’à notre point de chute (encore inconnu) aurait pu être la solution de facilité. C’était sans compter sur la fougue et l’aura de Clément.

Notre balade prend une tournure encore plus savoureuse, ponctuée d’anecdotes historiques, de pauses contemplatives, de légendes amoureuses. Clément connaît chaque coin de rivière comme sa poche et nous conte la Dordogne depuis sa barque de pêcheur avec une passion démesurée. Cette histoire, il la tient de son papé qui lui même la tenait de son papé etc, ….

Là-bas, au loin, tapi dans une grotte, ne serait-ce pas un Coulobre, cette légende mystérieuse arborant une tête de dragon, un corps allongé de serpent et des pattes griffues ?

Chaque instant est une aubaine de plus pour s’imprégner de cette rivière, de ce territoire. Le temps passe à la vitesse des gabariers qui descendaient les rivières en plein hiver.

17h30, Quelque part vers Gluges

Nous laissons nos canoës sur les berges de la rivière. Mais pourquoi donc ?

Nous voilà arrivés sur notre lieu de villégiature après une descente de 16 km.

Les néo-aventuriers découvrent avec émerveillement l’endroit qui accueillera leurs doux rêves : un campement nomade avec des tentes berbères sur les bords de notre belle Dordogne.

En arrière-plan, les falaises de Gluges sont rougies par le soleil scintillant. En premier plan, le calme et la douceur de la rivière viennent se mêler aux sons des circaètes, des balbuzards pêcheurs, et des hérons cendrés. Les grenouilles nous murmurent leurs plus belles mélodies ! Un tableau, qui dit-on, aurait inspiré un certain Robert Doisneau dans les années 1937.

Le confort n’a pas été mis de côté, les tentes sont équipées de matelas et de coussins pour reposer certains corps endoloris par cette descente.

La contemplation et la fatigue laissent place à la joie et la faim. Place donc aux réjouissances ! Alexandre, ce beau diable, toujours lui, s’affaire à charger de bûches son brasero adoré.

Julien, maître brasseur domicilié au village de Martel, est venu combler nos soifs. Il nous présente sa blonde (la bière), sa White IPA et son ambrée qui ravissent instantanément les palais des nos aventuriers. Il nous explique, avec les yeux qui pétillent, son parcours, son laboratoire d’expérimentation et nous conte l’amour qu’il porte, lui aussi, pour cette rivière en arrière-plan.

Les planches de charcuterie s’associent parfaitement avec la bière qui coule à flot.

Le soleil se couche sur les plaines de la Dordogne occitane. Clément nous narre encore des légendes locales, on boit littéralement ses mots.

Le crépuscule annonce le temps de passer à table, les pieds dans l’eau. Le silence de l’instant est brisé par quelques estomacs gargouillants. La table est dressée aux lueurs des lanternes , la chaleur du brasero fait office de décor, l’ambiance est joviale, les hostilités peuvent commencer.

Victuailles et mets locaux s’enchaînent à la façon d’un banquet gaulois.

Au menu, Chef Alexandre nous a concocté une salade quercynoise avec noix et foie gras mi-cuit , des côtelettes agneaux du Quercy, du magret de canard du Lot, des entrecôtes saisies au brasero et un risotto aux truffes.

Puis, vient le tour d’un bel assortiment de fromages des fermes voisines. Enfin, c’est avec un bras généreux que le pastis quercynois est arrosé et flambé avec une bonne prune artisanale. Quelrégal pour les papilles !

Après ce moment authentique et hors du temps, nos aventuriers rejoignent les bras de Morphée au son des coassements des grenouilles lotoises.

Jour 2 : Le campement , mercredi matin, 7h59

Le soleil peine à transpercer les nuages, la nuit a été courte mais le dépaysement qu’elle a apporté marquera à tout jamais. La vue sur la Dordogne humide et vivante est d’une magie extraordinaire. Elle se réveille délicatement tout comme nos aventuriers qui se pressent sous la tente centrale du campement pour le petit déjeuner. Il est lui aussi un moment fédérateur dans chaque aventure.

Au menu : confitures du coin, meules de pains et viennoiseries de l’artisan boulanger du village, jus de fruits fabriqués  avec amour à 250m, et pour les plus gourmands, des œufs au plat et bacon du boucher de Martel cuits au brasero.

9h30, balade sauvage en trottinette électrique

Il est temps d’enfiler notre plus belle tenue de sport pour aller prendre un peu de hauteur. Vincent arrive le sourire aux lèvres et nous explique le déroulé de la matinée après avoir équipé tout le monde. Au programme, une balade sauvage en trottinette électrique (18km) que nos aventuriers ne sont pas prêts d’oublier. Le départ se fait sur les rives de la protagoniste de notre histoire, j’ai nommé la Dordogne.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Mont Mercou pour admirer les méandres de la rivière et les falaises. Le spectacle matinal laisse tout l’ensemble de l’auditoire ébahi. Le bal des vautours ajoute une note de magie supplémentaire. Nous traversons ensuite des forêts de noyers, de chênes, de noyers et de chênes. Les oiseaux chantent encore et toujours.

Nous faisons ensuite un petit crochet, de mise, par la maison CastagneRomain cultive depuis plus de 6 générations la star locale, la noix.

Il nous explique comment le vieux moulin âgé de 50 ans a été remis en service par le papi pour transformer une partie de leur récolte en huile de noix.

Romain est curieux et passionné aussi. C’est au final la caractéristique commune de tous les protagonistes de cette magnifique histoire. Sur leurs 4 hectares de vignobles, les frères Castagné ont planté 6 cépages de raisin. Ils produisent ainsi des vins vivants et naturels.

Après une dégustation d’huile de noix et de douceurs locales, Romain file ramasser ses noix.

Nous en profitons pour aller prendre un bain d’histoire sous la halle du somptueux village de Martel. Sur la balade, la beauté du cirque de Floirac nous saisit et souligne la beauté et l’âme profonde de ce territoire.

12h25, Gluges, le campement

Après 2h30 de vadrouille, nous retournons au campement pour nous sustenter. Devinez qui nous y attend ? Alexandre et son apprenti Julien sont toujours dans les bons coups. Un puissant “À table” se fait entendre dans toute la vallée.

Aucun doute, ils savent trouver les mots pour soigner les maux.

Le brasero carbure, la table est dressée au bord de l’eau.

Le menu est à l’image de ces 48h, simple, authentique et succulent.

Salade truite fumée et tartare truite de la Dordogne, confit de canard accompagné de son gratin de patates et courgettes, gâteau aux noix du célèbre “Comptoir de la noix”, le winter body n’a qu’à bien se tenir.

15h25, Gluges, le temps du café

La micro-aventure de 48h touche à sa fin.

Le retour à la civilisation après une pause plus que méritée est imminent.

Nous avons vécu un moment suspendu durant lequel nous avons célébré le beau, le terroir et l’authentique. C’est dans la magie de ces rencontres, dans la simplicité du moment présent que nous avons apprécié pleinement cette belle histoire !

Nous avons été dépaysés à 1h49 de chez nous. Nous avons été bouleversés par toutes ces pépites, ces anecdotes.

Ici, pas de notion de performance, l’aventure se doit d’être accessible avec un seul mot d’ordre: dépasser ses limites, découvrir et grandir.

Mais surtout, nous avons vécu une aventure avec 100% de mobilités douces dans un territoire de 50 km². Un territoire exceptionnel qui se nourrit de sa Dordogne, qui s’alimente des histoires magiques de ses habitants et qui marquera profondément les esprits de nos 12 aventuriers.

Mercés Dordonha ! A léu

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