Le retour…
Le lendemain matin, nous prenons un petit déjeuner (un peu rustique) au bar du village.
« Demain, oh, ça va aller, ça descend jusqu’à Floirac… »
La veille au soir, le patron du camping nous a dit : « Demain, oh, ça va aller, ça descend jusqu’à Floirac… » En théorie, c’est vrai, puisque Miers se trouve à 300 mètres d’altitude environ, et Floirac à 150 mètres, au bord de la Dordogne. Mais le causse n’est jamais plane. Nous nous en rendons compte une fois de plus. Son plateau calcaire est toujours changeant, parcouru de dolines et de petits vallons, qui pimentent la randonnée. Et le parcours entre Miers et Floirac n’y fait pas exception. Ça monte et ça descend sans cesse. Seule l’arrivée sur Floirac, à partir des hauteurs du cirque, offre un franc dénivelé jusqu’au village.
De Miers à Floirac, nous empruntons quasi exclusivement des sentiers, très bien balisés. En chemin, nous traversons le hameau « fantôme » de Barrières. Un panneau d’information raconte que ce petit village a compté plus de cinquante habitants jusqu’à la Première Guerre mondiale. Il ne reste que les pierres, encore debout : quantité de murs et de maisons, traces de fours à pain, etc. A travers les ruines, très bien entretenues par la communauté de communes, comme l’explique le panneau d’information, nous imaginons que les voyageurs d’autrefois, à pieds ou en charrette, devaient trouver ici une halte opportune, à mi-chemin entre Miers et les rives de la Dordogne, si commerçantes.
Il nous faudra environ 4 heures de marche pour rejoindre Floirac, sans croiser un être humain. Le village est endormi en ce milieu d’après-midi. Nous ne traînons pas. Nous montons dans la voiture, machinalement, et roulons jusqu’à la maison. En un clin d’oeil, nous sommes rentrés.
Et là, nous sommes gagnés par le sentiment étrange d’être partis longtemps et très loin. Nous le résumons ainsi :
en fait, au rythme lent de la marche à pieds, nous avons fait un voyage dans le temps, lorsque tous les hameaux isolés bruissaient encore de vie.